Elles sont déterminées à poursuivre leur parcours de combattant à l’université : A plus de 50 ans, Meriem et Oum Réda décrochent

Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Cet adage traduit bien l’exploit et la volonté de ces deux sœurs quinquagénaires d’Agadir qui viennent de réussir  leur Baccalauréat. Meriem Abakarim née en 1953, mère de quatre enfants et grand-mère aussi, a obtenu le sésame de fin d’études secondaires avec mention passable et une moyenne de 11,29. «Je suis très heureuse d’avoir décroché mon bac. Ce n’était pas facile pour moi d’assumer simultanément le rôle de mère et celui d’étudiante. Aujourd’hui, je ne peux cacher mon émotion. Je suis fière de mon travail de longue haleine. Il ne faut pas non plus oublier qu’il y avait des gens derrière cette prouesse : nos enfants, notre sœur Naziha … », a déclaré la bachelière de 57 ans à Libé par bigophone interposé. Sa sœur Naziha qui dirige une association d’alphabétisation a été pour beaucoup dans leur retour aux études. «Elles ont travaillé dur pendant deux ans avec d’autres candidates. Il est toujours difficile de reprendre l’école à un certain âge, mais Oum Reda et Meriem avaient une volonté de fer et une persévérance incroyable», a affirmé Naziha, sœur des deux lauréates. Oum Reda, plus jeune de deux ans avec quatre enfants aussi, a obtenu son diplôme avec la même mention et une moyenne de 11,02. «C’est un long travail qui a nécessité beaucoup d’efforts. On était obligées d’aller chercher nos certificats d’études primaires dans les archives, chose qui n’était pas si facile et puis on nous a fait savoir qu’un certificat de réussite au brevet était nécessaire. Ce que nous avons réussi après une préparation difficile en 2007. Et cette année, Dieu merci, on a décroché le Baccalauréat et nous comptons toutes les deux nous inscrire à la Faculté pour préparer un diplôme universitaire ! Il n’est jamais trop tard !» La joie de Oum Reda est encore plus grande d’autant plus que sa fille âgée de 18 ans a également eu son Baccalauréat dans la filière des sciences économiques avec mention très bien. «Ma joie est immense. Le fait de réussir le bac la même année que ma fille est une émotion indescriptible», a précisé la mère bachelière.  Bravo Mesdames ! Et bon courage pour le diplôme universitaire !   

Source:

KAMAL MOUNTASSIR

Libération 

 Samedi 26 Juin 2010